Salut les Doers et les Makers,
Si on parle d’AI, le sujet de “l’homme augmenté” devient incontournable.
J’ai donc été attiré par cet essai de Raphael Gaillard, publié chez Grasset en 2024. Il est Normalien, Psychiatre, chercheur et directeur d’un pôle hospitalier qui reçoit chaque année plus de 10.000 patients, un sacré track record.
Faut-il anticiper un affrontement entre la machine et l’homo sapiens, et comme semble le penser Elon Musk, développer leur hybridation, seul espoir pour éviter que la première supplante et élimine le second ?
Ce n’est plus de la SF : Neuralink vient de diffuser une vidéo dans laquelle un patient joue aux échecs par la pensée sur son ordinateur au moyen d’un implant cérébral.
Il nous explique que cette augmentation de l’homme n’est pas une première : l’avènement de l’écriture et de la lecture ont déjà permis à l’homo sapiens de s’augmenter en utilisant les connaissances, réflexions et expériences d’autrui.
Il nous dresse l’inventaire de cette deuxième hybridation :
- Travaux de réparations multiples (pilotage de membres artificiels, exosquelette, fonctions cognitives) sont en pleine accélération
- Diversité des chemins empruntés : amplification des rythmes cérébraux, développement de nouveaux neurones, blocage ou développement de certaines fonctions, utilisation de smarts drugs, usage de la sieste et de la pensée divergente pour créer, microdosage des psychédéliques…
- Et bien sûr implantation de puces bourrées d’AI directement dans le cerveau
Il nous explique que ceci n’est pas sans danger.
Son expérience de psychiatre et ses travaux de recherche, montrent à quel point notre cerveau est fragile et se dérègle facilement dans un fonctionnement “normal”, que les composants artificiels que l’on implante nécessitent une maintenance, que les IA ne sont pas dotées d’émotions (pour l’instant), alors que cette intelligence émotionnelle est un garde-fou de notre humanité.
Il nous démontre aussi que les enfants (et adultes) dont l’attention est captée par les écrans et la puissance des algorithmes des réseaux sociaux, en perdant l’apprentissage de l’écriture à la main (remplacée par le clavier) et de la lecture des livres papier, mettent à mal notre sens critique et impactent déjà l’homo sapiens (obésité, troubles neurologiques).
Et que cette hybridation cerveau/machine présente le risque majeur de scinder l’humanité en deux groupes très inégaux : les génies et les zombies, en amplifiant ce que nous déplorons déjà.
Sa conclusion ? Surtout n’abandonnons pas notre première hybridation, celle de l’écriture et de la lecture : elle a façonné notre cerveau depuis des milliers d’années, elle nous a rendu plus intelligent et guidera notre augmentation.
En ce qui concerne le Parcours des Idées (PdI), nous réfléchissons à l’augmentation de l’Intelligence Collective avec l’AI… pour prendre de meilleures décisions et passer de l’idée à l’action !
